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"Vous vous calmez et vous m'écoutez" : Succession de passes d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Benjamin Duhamel sur France Inter

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L'ambiance était électrique ce lundi matin lors du "Grand entretien" de la matinale de France Inter. Jean-Luc Mélenchon a multiplié les piques à l'encontre de son intervieweur.

Un extrait de l'interview électrique de Jean-Luc Mélenchon sur France Inter - © France Inter

Tout a commencé dès les premières minutes, pour ne plus jamais s'arrêter. Ce lundi matin, les auditeurs de France Inter ont dû avoir du mal à comprendre le fond de l'interview de Jean-Luc Mélenchon à 8h20, tant elle a été parasitée sur la forme. Le leader de la France insoumise était l'invité du "Grand entretien" de la "Grande matinale", mené par Nicolas Demorand et surtout Benjamin Duhamel. Retour des otages en Israël, casting du gouvernement Lecornu II, censure de ce même gouvernement... Les sujets étaient nombreux. Mais les échanges ont été électriques de A à Z.

"Vous allez éviter de me dire ce qu'on doit faire quand on est de gauche parce que ce n'est pas votre cas"Le journaliste a d'abord abordé le sujet de la guerre entre le Hamas et Israël, en demandant au leader insoumis pourquoi il était si difficile de reconnaître "le succès diplomatique qui a permis la libération des otages". Après avoir commencé l'interview en s'associant à la joie des familles israéliennes qui retrouvent les leurs et en espérant "la fin du massacre qui dure depuis deux ans", Jean-Luc Mélenchon a donné le ton : "Bon, pour les félicitations, les congratulations et l'auto-réjouissance, on compte sur vous", avant de poursuivre sur la situation politique en Palestine.

Les échanges se sont un peu plus tendus lorsque Benjamin Duhamel lui a demandé s'il était favorable à la démilitarisation du Hamas. "Je suis favorable à ce qu'il n'y ait plus d'armes du tout, ni de guerre", lui a répondu Jean-Luc Mélenchon. "Tout le monde est favorable à ce qu'il n'y ait plus de guerre, Jean-Luc Mélenchon", a rétorqué son interlocuteur, qui lui a reposé la question une seconde fois quelques instants plus tard, ce à quoi l'ancien candidat à la présidentielle a répondu : "Je viens de vous répondre, et si vous voulez, on va en rester là. Je ne veux pas polémiquer avec vous". Le ton est alors peu à peu monté, avant que le leader insoumis ne lâche : "Écoutez, vous tirez la conclusion que vous voulez, on la connaissait d'avance. C'est de m'assimiler au Hamas, parce que c'est ce que vous faites depuis deux ans".

Quand l'interview s'est dirigée sur la crise politique actuelle en France, l'ambiance ne s'est pas pour autant apaisée. Au contraire. Lorsque Benjamin Duhamel a évoqué l'hypothèse d'une suspension de la réforme des retraites, ne pouvant aller au bout de sa question, il a alors lancé à son invité : "Jean-Luc Mélenchon, écoutez juste, on va essayer de faire les choses calmement, je vous pose des questions, vous pouvez y répondre. Est-ce que quand on fait de la politique, et a fortiori quand on est de gauche, on ne se bat pas pour obtenir des avancées concrètes même si ça ne va pas aussi bien que vous le souhaiteriez ?". Des propos qui ont fait bondir Jean-Luc Mélenchon. "Monsieur Duhamel, on va faire les choses tranquillement comme vous venez de le dire, et en effet je le souhaite. Donc vous allez éviter de me dire ce qu'on doit faire quand on est de gauche parce que ce n'est pas votre cas".

"Taisez-vous un peu !"Il a alors commencé à répondre, avant d'accuser son interlocuteur de "mentir", et quand ce dernier l'a coupé en lui demandant : "En quoi je mens ?", la discussion s'est envenimée. "Mais taisez-vous un peu, laissez-moi répondre !", a tonné le visage de La France insoumise. "Jean-Luc Mélenchon, on essaye de rester correct vous posez des questions, vous y répondez", a tenté de reprendre Benjamin Duhamel. "Non, je réponds si je veux, et comme je le veux", a enchaîné son invité avant d'ajouter : "Je sais que c'est votre but de faire monter le ton sur ce plateau (...). Donc maintenant vous vous calmez, vous m'écoutez". Un extrait que Puremédias vous propose d'écouter en tête d'article.

La discussion s'est poursuivie dans cette atmosphère tendue durant les 25 minutes d'entretien, qu'il s'agisse de la motion de censure déposée par LFI, de la volonté du parti de voir Emmanuel Macron quitter la présidence de la République ou encore de l'hypothèse d'une dissolution de l'Assemblée nationale. Et s'il fallait un dernier exemple : "Vous préférez le départ du président et une présidentielle anticipée à une dissolution. Pourquoi ? C'est parce que vous craignez qu'une dissolution ne soit pas favorable à la France insoumise ?", a interrogé Benjamin Duhamel. Ce à quoi le leader insoumis a répondu : "Voilà, vous m'attribuez bien sûr toujours des pensées médiocres. (...) Vous n'avez pas bien étudié la situation".

publié le 13 octobre, Léa Stassinet , Puremédias

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